Les fraudes informatiques menacent de plus en plus la sécurité des pays dont l’Algérie. Ce phénomène connu sous l’appellation de cybercriminalité reste un grand défi auquel est confronté aujourd’hui le système judiciaire. C’est ce qu’ont relevé, hier, deux experts américains, lors d’une journée d’étude tenue à l’Ecole supérieure de la magistrature de Ben-Aknoun. Ces deux magistrats ont largement développé la problématique de l’application des procédures pénales dans ce genre d’affaire. Comme ils ont évoqué l’absence de moyens juridiques. S’expliquant sur ce sujet, M. Christofer Kit Thorenton, un magistrat de West Virginia, a mis l’accent sur le rôle de la coopération dans la lutte contre la cybercriminalité. Pour lui, la lutte contre ce phénomène est une affaire qui concerne tous les pays sans exception puisque, argumente-t-il, 90% des crimes se passent hors des frontières nationales.
Avec le processus de mondialisation et l’évolution rapide des technologies de l’information, le magistrat pense qu’il est impératif de s’associer à la lutte contre ce phénomène et de promouvoir les échanges d’expériences entre les magistrats. Il a tenu à préciser qu’une convention européenne de lutte contre la cybercriminalité existe déjà. Cet expert, qui constate que l’Algérie a fait un grand pas dans cette voie, espère qu’elle va bientôt ratifier cette convention. Il faut rappeler que dans le cadre de la lutte contre ce phénomène, l’Algérie a pris les devants en préparant la mise de tout un arsenal juridique.
D’ailleurs, un groupe composé d’experts représentant les ministères de la Poste et des Technologies de l’information et de la communication, de l’Intérieur, de la Justice ainsi que la direction générale de la Sûreté nationale et de la Gendarmerie nationale, est déjà sur le terrain. Ce groupe se penchera sur l’élaboration du cadre législatif concernant les infractions liées à la cybercriminalité, un phénomène considéré par les spécialistes comme «une forme toute nouvelle de criminalité». Le projet de loi sera remis au gouvernement dans quelques semaines. Sur le plan international, notre pays étudie la mise en place de ce texte de loi qui facilitera cette coopération internationale. Dans ce cadre, notre pays avait déjà signé, le 25 octobre 2003, un accord de coopération avec la France pour lutter contre la criminalité organisée, particulièrement la cybercriminalité. La venue des experts américains permettra à nos magistrats d’avoir une idée claire sur le phénomène. «L’objectif à travers cette rencontre est de sensibiliser davantage les magistrats et les juges sur cette question», a précisé le directeur de cette école.