Maintenant, oui ! Aujourd’hui, je comprends enfin l’emploi de l’expression «tragédie nationale». C’est même limpide depuis le discours prononcé hier par le chef de l’Etat à partir de Constantine. Abdekka a envoyé valdinguer vertement l’Alliance présidentielle, l’accusant de «ne se manifester réellement qu’à la veille des rendez-vous électoraux». Dans le même discours, Boutef’ s’en est aussi violemment pris aux entreprises publiques et privées, les mettant dans un même sac de bras cassés. La semaine dernière, en tournée à Alger, le président avait poussé une série carabinée de coups de gueule contre les ministres qui l’accompagnaient, les traitant pour la plupart de «menteurs», de «maquilleurs de chiffres» et de «parjures, incapables de tenir un engagement». Là voilà donc, dans toute son épaisseur, dans toute sa laideur, la tragédie nationale, la vraie ! Personne n’est assez bon aux yeux du chef de l’Etat ! Personne n’a vraiment le profil pour comprendre, saisir l’immensité et le génie du programme présidentiel de sortie de crise. C’est à peine si quelques individus qui se comptent sur les jointures d’un seul doigt, l’auriculaire, ont compris quelques bribes du vaste chantier lancé par Abdekka pour le sauvetage du pays. Mis à part ce cercle archifermé d’élus, tout le reste est à jeter. C’est tragique ! Comment se fait-il que les trois quarts inutiles d’un pays ne comprennent pas le message et les attentes d’un quatre quarts de président insuffisamment aidé par le seul quart utile du pays ? Tout le drame est là. Nous ne méritons pas celui qui nous dirige. Nous ne sommes pas à la hauteur, non pas de la gouvernance puisque elle-même est tancée, mais de l’ultragouvernance, celle d’un chef de l’Etat et d’un cabinet restreint, proche, très proche, à portée d’haleine. Que faut-il faire ? Travailler, mes chers frères et sœurs ! Travailler d’arrache-pied et d’arrachecœur à mériter celui qui nous dirige vers le bonheur. Et, accessoirement, fumer aussi du thé pour rester éveillé, le cauchemar continue.