Le Pentagone et l’armée israélienne sont sortis de cette guerre avec la confirmation amère que les technologies militaires trouvent leurs limites dès que l’adversaire revient à des méthodes artisanales.
La guerre s’achève. Du moins dans sa version hard. Les observateurs de la scène tourmentée du Proche-Orient tirent les bilans d’un conflit particulier où l’agresseur sort plus frustré que l’agressé et où la diplomatie a démontré qu’elle avait ses limites.
Le premier enseignement de cette guerre est militaire. L’asymétrie, guerre non conventionnelle qui oppose deux belligérants de poids non identiques, armée classique contre guérilla, risque, dans le cas libanais, de modifier le visage des conflits à venir. Le Pentagone et l’armée israélienne sont sortis de cette guerre avec la confirmation amère que les technologies militaires trouvent leurs limites dès que l’adversaire revient à des méthodes artisanales.
Des bergers éclaireurs en Somalie, en passant aux mobylettes du Hezbollah, la guerre comme elle est menée par une puissance militaire ne sera plus la même. L’Irak en ayant fait déjà la démonstration.
Le deuxième enseignement réside dans la capacité de l’Occident d’encourager le terrorisme dans le monde. Tout est fait pour attiser une haine anti-occidentale, et par extension antijuive, qui sert de prétexte aux mouvements islamistes radicaux pour nourrir le terrorisme international. Cette propension à aller chercher chez son ennemi — le terrorisme islamiste — les justificatifs à sa propre politique sécuritaire est en train d’embraser le monde dans son ensemble, musulman compris. La variante est que les États-Unis, pressés de régler le cas iranien, ont ouvert la boîte de Pandore chiite et personne ne peut mesurer les conséquences à long terme.
Le troisième enseignement est que toute stratégie, aussi bien ficelée soit-elle, demeure aléatoire sur le terrain. Les États-Unis viennent de mesurer la difficulté complexe que de réinvestir le Proche-Orient. L’éclatement en zones de guerre disparates du nord de l’Irak au Sud-Liban fait du projet des néoconservateurs américains une gageure que même son “bras armé” israélien n’est pas en mesure de pacifier. De là, l’administration américaine voit son projet du GMO momentanément compromis et ses visées énergétiques reportées.